Prédication & théologie

Comment le calvinisme réduit le nombre de pasteurs en burn-out

Par Conrad Mbewe

Conrad Mbewe est le pasteur de « Kabwata Baptist Church » à Lusaka, en Zambie.
Article
09.25.2020

On entend souvent dire que la saine doctrine est importante. Elle aide une église à devenir stable, forte et protégée des vents hérétiques qui soufflent sans cesse.

Pourtant, nous n’entendons pas souvent parler de l’importance d’une saine doctrine dans la vie du pasteur, de la façon dont elle lui permet de rester stable et fort sur le long terme. Pourtant, une saine doctrine est cruciale pour soutenir un pasteur, et c’est particulièrement vrai dans le cas de la doctrine calviniste.

Le calvinisme équilibre bibliquement la souveraineté de Dieu et la responsabilité humaine d’une manière qui devrait produire des pasteurs sains et rafraîchis. Il contribue grandement à prévenir un risque professionnel majeur du travail pastoral, à savoir le burn-out ou l’épuisement professionnel.

PLUS QU’UN CONSEIL PLEIN DE BON SENS

Comme dans toute profession exigeante, les pasteurs peuvent s’épuiser en raison de la quantité de travail à accomplir en quelques heures chaque jour. La charge de travail peut facilement devenir trop lourde à supporter du point de vue émotionnel.

Malheureusement, les conseillers recommandent alors aux pasteurs d’éviter l’épuisement en leur partageant des conseils pleins de bon sens : prenez du temps pour vous détendre et vous reposer, occupez-vous de votre famille, etc. C’est le genre de conseils que vous trouverez dans les magazines de leadership de toute organisation laïque.

Ces conseils ne sont pas mauvais. Comme je l’ai dit, c’est une question de bon sens. Pourtant, les chrétiens devraient se tourner vers une source d’aide plus fondamentale : l’évangile auquel nous croyons. En particulier, les pasteurs devraient se souvenir de la souveraineté de Dieu en toutes choses, surtout en ce qui concerne le salut.

COMMENT LE CALVINISME EMPÊCHE LE BURN-OUT

Un calviniste, disait B. B. Warfield, est quelqu’un qui « croit en Dieu sans réserve et est déterminé à ce que Dieu soit Dieu pour lui dans toutes ses pensées, ses sentiments et sa volonté… dans toutes ses relations sociales et religieuses individuelles… » Comment alors le fait de croire que Dieu est Dieu dans toutes nos pensées, nos sentiments, notre volonté et nos relations empêche-t-il le burn-out dans le ministère ?

Pour commencer, il est libérateur de savoir que Dieu contrôle tout, surtout si nous travaillons sur un « terrain dur » pour l’évangile et la vérité biblique. Nous apprenons à travailler fidèlement et à nous attendre à Dieu lorsqu’il s’agit des fruits de ce ministère.

Cette confiance a donné à l’apôtre Paul l’assurance nécessaire pour son ministère. Les gens le comparaient à Apollos. Il répondit : « Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. » (1 Co 3.5-7). Il ne ressentait aucune pression pour être comme Apollos.

Cette confiance est également applicable lorsqu’il s’agit de la conversion. La théologie calviniste dit que nous sommes responsables de prier et de présenter l’évangile. Mais elle nous empêche de penser que nous pouvons tout faire pour amener les pécheurs à se convertir. Nous savons que la régénération est un acte souverain de Dieu. Nous devons planter la graine et l’arroser. Mais Dieu seul fait croître. Jésus a dit : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » (Jean 3.8).

La connaissance de la souveraineté de Dieu est un contrepoids essentiel pour les pasteurs consciencieux qui veulent faire un bon travail pour le Seigneur. Savoir que le travail spirituel est un fruit du Saint-Esprit seul nous libère du fardeau de faire quelque chose que nous sommes incapables de faire. Cela enlève un poids mal placé sur les épaules du pasteur, sans pour autant lui enlever la responsabilité d’être fidèle.

Enfin, la passion du calviniste pour la seule gloire de Dieu fait qu’un pasteur se soucie moins des opinions des hommes. Cette passion implique plus que le développement d’une peau dure. Comme le dit Warfield, le calvinisme est plutôt « cette vision de la majesté de Dieu qui imprègne toute la vie et toute l’expérience ». C’est une préoccupation positive de savoir qui compte finalement dans la vie : Dieu ! Vous êtes libéré du désir de travailler pour plaire aux hommes, et vous travaillez de plus en plus pour plaire à Dieu seul.

Donc, au lieu de donner aux pasteurs des conseils pleins de bon sens sur la façon d’éviter le burn-out, allons un peu plus loin et encourageons-les à se rafraîchir régulièrement dans les solides et anciennes doctrines calvinistes. De cette façon, nous lèverons les yeux vers Dieu pendant que nous travaillerons dans les tranchées du ministère. Si nous faisons cela, nous trouverons moins de victimes de burn-out dans nos rangs.

 


Cet article a été traduit par Timothée Davi. 

Cet article a été traduit et publié à l’origine par Revenir à l’Évangile, un ministère situé au Québec. Rendez-vous sur leur site Web pour trouver des ressources similaires.

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