Leadership

Le bilan de culte

Article
09.04.2025

Extrait du Weekender Notebook de 9Marks. Pour des exemples de questions à se poser lors d’un bilan [en anglais], voir https://www.9marks.org/article/sermoncritique/.

À ne pas confondre avec les critiques du jury des émissions de téléréalité, le « bilan du culte » (service review) à l’Église Capitol Hill Baptist se tient chaque semaine à la suite du culte du dimanche soir (ou après la réunion de membres). La présence des membres rémunérés de l’équipe pastorale ainsi que celle des stagiaires est obligatoire. Tous ceux qui ont participé à l’organisation des cultes de la journée sont invités à y prendre part (par exemple, la personne qui a donné la méditation lors du culte du soir). La réunion est ouverte à tout ancien désireux d’y assister.

Les objectifs du bilan critique

L’un des objectifs du bilan critique est de progresser dans les tâches pastorales. Pour être plus précis, cette réunion permet de partager nos retours sur les cultes de la journée :

  • Qu’avez-vous pensé de la prédication ?
  • Les prières étaient-elles édifiantes ?
  • Le temps de chants était-il fluide ?

Notre désir est que ces retours soient utiles à la fois à ceux qui ont préparé les cultes et à l’assemblée.

Un second objectif tout aussi important de cette réunion, c’est de faire grandir tous les participants en tant que disciples. Ce temps nous donne l’occasion :

  • d’apprendre à exprimer et à accepter les critiques avec humilité et selon l’exemple de Christ ;
  • d’apprendre aux plus jeunes à penser chaque élément du culte avec attention et intentionnalité ;
  • à cultiver notre instinct pastoral, notre amour et notre bienveillance pour les membres de l’assemblée ;
  • à faire émerger des idées nouvelles.

Quel genre de commentaires ?

Nous faisons trois types de commentaires lors du bilan. Imaginez trois cercles concentriques : dans le cercle le plus intérieur, les commentaires bibliques et théologiques, qui sont toujours les bienvenus. Dans le deuxième cercle, les points de vigilance pastorale, qui sont aussi encouragés. Dans cette catégorie entrent les remarques qui portent moins sur ce qui est bibliquement juste ou faux que sur ce qui est susceptible de distraire ou d’être un obstacle au culte dans notre contexte. Dans le troisième et dernier cercle, nous abordons ce qui relève des opinions personnelles. La limites entre les cercles 2 et 3 n’est pas toujours évidente, mais nous essayons de passer un minimum de temps sur les commentaires de type 3. En réalité, enseigner les hommes à réfléchir attentivement à ce qui a trait aux cercles 1 et 2 est une des meilleures choses à faire pour former des bergers !

Quelle structure ?

Le bilan dure environ une heure et demie. Le pasteur le plus ancien conduit la réunion en abordant l’un après l’autre chaque élément des deux cultes (formation avant le culte, présidence, musique, prière, prédication, témoignages de baptêmes le cas échéant). Pour chaque catégorie, il demande leur avis aux participants. Il a pour mission de veiller à ce que la réunion soit fluide et efficace. Les anciens et l’équipe pastorale sont invités à intervenir sur chaque sujet abordé. Les stagiaires interviennent une fois au sujet de chaque culte.

Des juges ou des bergers ?

Parfois, certains se demandent si nous ne serions pas en train de cultiver un esprit de jugement en organisant ces réunions bilan. C’est le risque, c’est vrai, en particulier pour les plus jeunes, tout comme l’orgueil est l’une des conséquences possibles chez ceux qui sont formés théologiquement. Toutefois, dans les deux cas, nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous devrions plutôt enseigner aux hommes la grâce et la maturité dans leur façon de se former et d’exercer un esprit critique. Paul a commandé à l’Église de Corinthe de s’examiner elle-même (2 Corinthiens 13.5), et les responsables doivent être les premiers à le faire.

C’est en partie par la prière et par l’instruction que nous pouvons rester concentrés sur ce qui est important : « sanctifier [l’Église] après l’avoir purifiée par l’eau et la parole », afin qu’au dernier jour, elle paraisse devant Christ « glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut » (Éphésiens 5.26-27).


Cet article a été traduit et publié à l’origine par BLF éditions et TPSG.