Leadership

Comment faire pour changer votre église

Par Mark Dever

Mark Dever est le pasteur principal de « Capitol Hill Baptist Church » à Washington, D.C., et le président de 9Marks.
Article
09.25.2020

Les pasteurs me demandent souvent : « Comment faire pour que nos églises changent ? » Trop de pasteurs se sont mis à dos leurs églises en essayant d’apporter des changements. Certains se sont même retrouvés congédiés.

Pourtant, en tant que bergers, nous devons amener nos églises à changer, même si ce changement sera souvent difficile. Voici quelques suggestions sur la façon d’apporter un tel changement : enseigner, rester et aimer.

Enseigner le changement

Premièrement, nos idées pour nos églises devraient venir de l’Écriture. Cela fait de la chaire l’outil le plus puissant pour changer une église. La prédication régulière de l’Écriture est la façon dont l’Esprit de Dieu agit normalement dans les cœurs humains.

Priez que par votre prédication, Dieu enseigne à votre église comment elle doit changer. Il est étonnant de voir combien de fois nous, pasteurs, voulons résoudre des problèmes avant d’avoir pris le temps de les expliquer !

Trop de pasteurs essaient de forcer le changement dans leur église – souvent considéré comme une affaire de direction – alors qu’ils devraient essayer d’informer l’église. Mes frères, nous devrions nourrir les brebis qui nous sont confiées, et non les battre. Enseignez-les.

Même si le changement que vous envisagez est le bon, il reste à savoir si le moment est venu. Avoir raison n’autorise pas à agir immédiatement, ce qui m’amène à mon deuxième point.

Rester pour changer

L’idée de se consacrer à un seul endroit disparaît au travail et à la maison. Le modèle pour les jeunes générations n’est pas une échelle d’entreprise préfabriquée, avec des chemins soigneusement limités, mais plutôt la mosaïque du web mondial, avec des alternatives et des options qui semblent s’étendre à l’infini. On nous apprend à valoriser des expériences différentes, à comprendre que chacune d’entre elles enrichit l’autre.

Nous, pasteurs, devons établir un modèle différent dans nos églises. Nous devons leur apprendre que l’engagement est bon, que ce soit envers nos mariages et nos familles, nos amis et notre foi, ou notre église et notre quartier. C’est à la lumière de tels engagements à plus long terme (en pensant non pas en termes de mois, mais de décennies) que nous pouvons aider nos églises à trouver leurs justes priorités.

En tant que pasteur, votre plus grand pouvoir pour aider votre congrégation à changer ne vient pas de votre forte personnalité, mais de vos années d’enseignement fidèle et patient. Les changements qui ne se produisent pas cette année peuvent se produire l’année prochaine, ou dans dix ans.

À cette fin, choisissez vos combats avec sagesse, en accordant soigneusement la priorité à un changement nécessaire plutôt qu’à un autre. Parmi les changements nécessaires, lequel est le plus nécessaire en ce moment ? Lesquels peuvent attendre ? D’une manière générale, les pasteurs doivent apprendre à penser de manière mature et à long terme.

Les longs pastorats aident aussi le pasteur. Ils l’empêchent de venir avec un sac d’astuces, de faire son truc pendant deux ou trois ans, puis de passer à autre chose. En général, plus nous restons longtemps, plus nous devons être réels, et c’est bon pour notre propre âme et pour ceux que nous servons.

La clef du changement est de rester dans une église assez longtemps afin de pouvoir enseigner la congrégation. Si vous ne prévoyez pas de rester, alors soyez prudent avant de commencer quelque chose que le prochain devra terminer. Ne partez pas de la congrégation en l’ayant endurcie contre vous ou votre successeur, ou même contre le changement lui-même.

En tant que jeune étudiant de théologie, j’ai pris comme modèles trois membres du clergé anglican de Cambridge. Tous ont exercé leur ministère dans des lieux clefs pendant de nombreuses années : Richard Sibbes (à Cambridge et à Londres pendant 30 ans), Charles Simeon (à Cambridge depuis plus de 50 ans) et John Stott (à Londres depuis plus de 50 ans). Par la grâce de Dieu, ces trois hommes ont édifié l’église qu’ils servaient, et ont marqué les générations ministérielles émergentes par leur longue fidélité.

Aimer pour changer

Pour désirer de justes changements, pour enseigner à leur sujet et pour rester assez longtemps que pour ce faire, il faut aimer. Vous devez aimer le Seigneur, et vous devez aimer les personnes qu’il vous a confiées.

Clément de Rome disait : « Christ appartient aux humbles de cœur, et non à ceux qui s’élèveraient au-dessus de son troupeau. » De l’amour naît le soin patient qui, encore et toujours, tourne la congrégation vers la Parole de Dieu.

Jonathan Edwards n’était pas un pasteur moins fidèle parce que sa congrégation l’avait congédié. Certains d’entre nous ont eu des pastorats courts et fidèles. Mais ce n’est pas ce qui me préoccupe ici. Avec ce court article, j’ai simplement essayé de vous faire réfléchir à la façon dont vous pouvez, en enseignant, en restant et en aimant, conduire votre congrégation vers un changement biblique.

 


Cet article a été traduit par Timothée Davi.

Cet article a été traduit et publié à l’origine par Revenir à l’Évangile, un ministère situé au Québec. Rendez-vous sur leur site Web pour trouver des ressources similaires.

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