Vie communautaire
À quoi sert le culte en commun ?
À quoi sert le culte en commun, selon vous ? Quel est l’objectif des assemblées hebdomadaires des églises locales ?
« Euh, adorer ? »
Cela semble être une réponse évidente. Et elle est plus qu’un peu juste. Lorsque nous nous réunissons en tant qu’église, nous chantons des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels pour le Seigneur de tout notre cœur sous l’inspiration de la grâce (Col 3.16). Nous chantons et célébrons le Seigneur (Eph 5.19). Cela ressemble à de l’adoration pour moi.
Mais, chose surprenante, le Nouveau Testament n’utilise jamais de mots pour désigner l’« adoration » en conjonction avec le chant. En fait, il n’applique même pas le terme « adorer » à ce que nous faisons lorsque nous nous réunissons en tant qu’église. (Cela dit, l’absence de ce terme ne signifie pas que nous n’adorons pas Dieu dans nos cultes en commun, ou que le « culte en commun » n’est pas distinct du « culte de toute la vie »).
À quoi servent donc les rassemblements de l’Église selon le Nouveau Testament ?
En parlant de l’assemblée hebdomadaire des Corinthiens, Paul écrit : « Vous de même, puisque vous aspirez aux dons spirituels, cherchez à posséder avec abondance ceux qui édifient l’Église ! » (1 Co 14.12). Et encore, plus explicitement : « Que faire donc, frères et sœurs ? Lorsque vous vous réunissez, chacun [de vous] peut apporter un cantique, un enseignement, une révélation, une langue ou une interprétation. Que tout se fasse pour l’édification » (1 Co 14.26).
Il est vrai que Paul aborde des abus spécifiques de dons spirituels dans le contexte plus large de ce passage, et qu’il ne s’agit pas d’un traité sur le culte en commun en général. Mais il est intéressant de constater que, lorsque nous nous penchons sur les passages concernant le chant en commun dans Éphésiens et Colossiens, nous voyons la même chose. Éphésiens 5.18-19 dit : « Soyez au contraire remplis de l’Esprit : dites-vous des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ; chantez et célébrez de tout votre cœur les louanges du Seigneur ». Et Colossiens 3.16-17 dit : « Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse ! Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre cœur sous l’inspiration de la grâce. »
Dans ces trois passages au moins, Paul affirme donc que l’un des principaux objectifs de ce que nous appelons le « culte en commun » est d’édifier l’église tout entière. Dans l’assemblée, nous devrions tout faire pour nous édifier les uns les autres. Nous chantons pour nous adresser à Dieu, oui, mais aussi pour nous enseigner et nous exhorter les uns les autres.
Cela ne veut pas dire que l’édification est plus importante que l’adoration, comme si les deux étaient en compétition. Mais cela signifie que même les activités en commun dans lesquelles nous nous adressons directement à Dieu – en chantant des louanges, en rendant grâce – devraient également avoir une orientation explicitement horizontale.
Chanter, c’est enseigner. La louange sert à instruire. L’adoration est une exhortation.
Qu’est-ce que cela signifie pour les dirigeants d’églises qui sont responsables de la planification et de la direction des cultes en commun ? Tout d’abord, cela signifie que l’une des principales grilles à travers lesquelles vous devez filtrer tout ce qui se passe dans le culte est la suivante : « Est-ce que cela édifie le peuple de Dieu ? » C’est une question que nous pouvons utiliser pour nous aider et aider nos membres à comprendre ce qu’est le « culte ».
Supposons qu’un membre de l’église vous aborde après le culte du dimanche et vous dise : « Je pense vraiment que nous devrions faire “x” [insérer une préférence culturelle ou personnelle ici] dans notre église parce que cela m’aidera à adorer. » En réponse, vous pouvez vous dire à vous-même et à cette personne : « Est-ce que “x” contribuera à l’édification du peuple de Dieu ? Parce que si ce n’est pas le cas, ce n’est pas le genre de culte que Dieu recherche. » Cela signifie certainement que nous devons nous en tenir aux éléments de culte qui sont commandés et illustrés dans les Écritures, car ces éléments promettent d’édifier le corps. Mais cela devrait également vous aider à réfléchir à des considérations prudentes, par exemple pour savoir si un chant particulier est approprié. On peut imaginer comment un certain chant pourrait édifier le corps dans un contexte donné, mais être une distraction dans un autre, et donc ne pas édifier le corps tout entier.
En d’autres termes, la priorité de l’édification signifie que toutes les questions de style et de préférence sont radicalement subordonnées aux questions de contenu. La vérité biblique est ce qui édifie. Ainsi, la première question que nous devrions nous poser à propos d’un chant de louange, par exemple, n’est pas de savoir s’il correspond à la sensibilité musicale personnelle de nos voisins non chrétiens ou à la nôtre, mais s’il proclame fidèlement les vérités de l’Évangile.
En outre, la priorité de l’édification porte également sur la manière dont nous évaluons les styles et les formes. Par exemple, que se passe-t-il si certaines formes culturelles apparemment dépassées – comme le chant de congrégation – sont en fait prescrites par les Écritures ? (Comme dans Éphésiens 5.18-19 et Colossiens 3.16-17 !)
L’édification du corps est un objectif explicite, prescrit par le Nouveau Testament, du culte en commun. Donnez-lui donc la place d’honneur qu’elle mérite lorsque vous planifiez et dirigez les rassemblements hebdomadaires de vos églises. Que tout soit fait pour l’édification.
Cet article a été traduit par Timothée Davi.
Cet article a été traduit et publié à l’origine par Revenir à l’Évangile, un ministère situé au Québec. Rendez-vous sur leur site Web pour trouver des ressources similaires.