Prédication & théologie

11 raisons pour un examen hebdomadaire du culte – et 4 avertissements une fois que vous vous êtes lancé

Par Jeff Lacine

Jeff Lacine est le pasteur de Sellwood Baptist Church à Portland, Oregon. Il a fait ses études à Bethlehem College & Seminary. Sa femme et lui ont quatre enfants.
Article
09.25.2020

Chaque lundi soir, les hommes de notre église se réunissent pour un temps d’examen structuré du culte du dimanche. La majorité de notre temps de réunion est consacrée à donner un feed-back sur la prédication du dimanche matin. Cependant, nous passons également un certain temps à parcourir tous les éléments des cultes du matin et du soir de la veille, ainsi qu’à nous pencher sur les cultes du dimanche suivant.

Beaucoup d’hommes considèrent le lundi soir comme un moment fort de leur semaine, un moment où ils peuvent approfondir la Parole de Dieu dans un cadre collégial. Personnellement, j’ai trouvé que ces examens du culte sont l’un des outils les plus efficaces dans le ministère pour encadrer les hommes et pour grandir en tant que prédicateur.

J’ai énuméré ci-dessous 11 raisons pour lesquelles vous devriez envisager de commencer un examen hebdomadaire du culte dans votre église, et quatre avertissements à garder à l’esprit si vous vous lancez.

11 RAISONS DE L’EXAMEN HEBDOMADAIRE DU CULTE

  1. Pour que vous puissiez progresser en tant que prédicateur.

Dans 1 Timothée 4.13-15, Paul exhorte Timothée à servir l’Église avec ses dons, en particulier dans le ministère public de la Parole. Puis il dit : « Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous. » Le fait d’avoir un examen hebdomadaire du culte permet de maintenir mon développement en tant que prédicateur sur le devant de la scène. Cela m’aide à continuer à progresser en tant que prédicateur.

  1. Pour que les autres puissent voir vos progrès.

Remarquez comment Paul ne se contente pas de souligner l’importance de la progression de Timothée en tant que prédicateur. Il souligne également l’importance que les autres voient les progrès de Timothée.

Il est vrai que les gens de notre congrégation devraient voir nos progrès simplement en étant présents sous la Parole prêchée semaine après semaine. Cependant, grâce à l’examen hebdomadaire du culte, nous donnons à certaines personnes des places aux premières loges pour voir ces progrès. Il n’est pas rare que des hommes me disent comment ils ont remarqué que j’applique les commentaires qu’ils m’ont donnés.

  1. Pour que vous soyez encouragé.

Le ministère de la prédication peut être solitaire et décourageant. Si vous ne recevez que quelques vagues mots de flatterie à la porte de l’église après le culte ou un courriel occasionnel de personnes qui s’opposent à une prédication ici et là, alors vous ne recevez pas l’encouragement de type Barnabas qui alimente la persévérance dans le ministère. C’est une riche bénédiction d’entendre les façons spécifiques par lesquelles Dieu a utilisé des choses spécifiques que j’ai dites depuis la chaire pour aider les hommes et les femmes à aimer Dieu plus profondément et à le glorifier plus pleinement.

  1. Pour vous garder humble.

L’orgueil est mortel pour le ministère pastoral. Lors de l’examen du culte, on me rappelle régulièrement les aspects de ma prédication qui peuvent être améliorés. Le fait d’avoir des hommes dans l’église qui me poussent à grandir m’empêche de penser que j’ai atteint le sommet. Semaine après semaine, je me retrouve face à face avec la réalité de mon désir désespéré de voir Dieu agir à travers ma prédication, malgré ses imperfections.

  1. Montrer ce à quoi ressemblent l’encouragement et la critique pieux.

Des modèles malsains d’encouragement (flatterie) et de critique (attaque) sont modelés dans tous les médias et dans la société en général. L’Église a besoin de dirigeants qui proposent un modèle d’engagement meilleur et plus pieux. Lors de notre examen hebdomadaire du culte, j’ai l’occasion d’apporter des encouragements et des critiques utiles et réfléchies aux autres responsables du culte et aux prédicateurs de l’église. Je cherche à affirmer les dons et les preuves de la grâce de Dieu en eux, sans flatterie inutile et vague. J’essaie également de donner une critique réfléchie et ciblée qui vise à aider un individu à grandir en fidélité et en efficacité dans le ministère. Mes commentaires donnent le ton de la réunion et fournissent un modèle d’engagement sain et empreint d’amour, non seulement pour l’examen du culte, mais aussi pour d’autres sphères de la vie.

  1. Donner l’exemple de l’humilité.

L’examen hebdomadaire du culte est une merveilleuse occasion de montrer aux autres comment recevoir des critiques (et peut-être même des corrections occasionnelles) avec humilité et reconnaissance. Une grande partie de notre travail de pasteur consiste à corriger les erreurs (Tite 1.9). Un examen du culte donnera l’occasion de montrer comment les chrétiens devraient humblement recevoir des critiques de la part des autres. Il peut être difficile de recevoir un retour critique de la part d’hommes de l’église qui ne sont pas formellement formés et qui ont rarement (voire jamais) prêché eux-mêmes. Cependant, j’ai découvert qu’il y a une certaine vérité à glaner dans presque tous les commentaires que je reçois. Chaque fois que ma prédication est critiquée, j’ai l’occasion de montrer aux autres membres de l’église comment recevoir humblement de l’aide sous forme de critiques.

  1. Créer moins de possibilités de division.

Il n’est pas rare qu’une église ait quelques personnes qui se débattent avec des éléments doctrinaux ou stylistiques de la prédication du pasteur. Si nous ne donnons pas à notre peuple un espace sain pour traiter ses désaccords à nos côtés, il est plus probable qu’il les traite sans nous de manière malsaine et potentiellement conflictuelle. Comme l’examen du culte donne aux gens l’occasion de partager leurs préoccupations de manière saine, ils sont moins tentés de bavarder à huis clos.

  1. Développer d’autres prédicateurs.

J’ai trouvé que le temps consacré à l’examen du culte est un outil extrêmement utile pour identifier et développer les prédicateurs. Vous apprenez comment quelqu’un considère la Bible par le genre de commentaires de prédication qu’il donne. Non seulement cela, mais une partie de ce que nous faisons lors de notre réunion d’examen du culte consiste à examiner le texte de la prédication de la semaine suivante, et j’invite souvent les frères à étudier et à exposer le texte à l’avance afin que nous puissions comparer notre travail. Cela me donne l’occasion de voir comment les frères préparent leurs prédications avant de leur donner l’occasion de prêcher lors d’un culte du dimanche matin ou du soir.

  1. D’aller plus en profondeur.

L’une des parties les plus importantes de la préparation d’une prédication consiste à découper le tout. Souvent, on laisse sur la table de découpage de grandes idées du texte ou de merveilleux points d’application. J’ai souvent l’occasion de partager certaines de ces idées supplémentaires lors d’une réunion d’examen du culte, pour le bénéfice de ceux qui assistent à la réunion.

  1. Enseigner à propos des différents éléments du culte.

La prédication ne se limite pas au dimanche matin. De nos jours, de nombreuses églises évangéliques passent de manière informelle de quelques annonces à quelques chants, à une prédication et à un au revoir. C’est pourquoi de nombreux éléments du culte – les confessions, les prières, la lecture des Écritures et les ordonnances – sont relativement nouveaux pour de nombreux membres et participants. Alors que nous essayons d’enseigner à l’église les éléments du culte tout au long du culte lui-même, notre examen du culte est une excellente occasion d’expliquer davantage et de répondre aux questions sur notre ordre du culte.

  1. Pour prendre le pouls de la compréhension de la congrégation.

Plus d’une fois, j’ai été critiqué dans le cadre d’un examen du culte pour avoir utilisé des mots ou fait référence à des concepts que je croyais largement compris, mais qui étaient totalement inconnus par ma congrégation. Et parfois, au cours de l’examen du culte, je me suis rendu compte que je n’avais pas bien préparé ma congrégation à une plus longue prière ou confession. L’examen du culte m’empêche de faire du pastorat comme un diplômé de théologie zélé et m’aide à diriger comme un berger.

QUATRE AVERTISSEMENTS UNE FOIS QUE VOUS VOUS ÊTES LANCÉ

  1. Ne diminuez pas l’autorité des anciens.

Dans un examen du culte efficace, il y a des concessions mutuelles entre les pasteurs et les membres de l’église. Bien que cela soit sain, des conversations informelles sur une question doctrinale peuvent aboutir à une diminution de l’autorité distincte des anciens en tant que responsables uniques de la garde de la doctrine d’une église. Pour cette raison, je recommande que le pasteur de l’église garde l’examen de la prédication structuré et centré sur la tâche à accomplir afin qu’il puisse facilement guider la discussion et apporter des corrections si nécessaire. Le but est de permettre des interactions et des questions saines tout en gardant les mains sur le volant.

  1. Ne créez pas une culture où les gens critiquent la Parole prêchée au lieu de s’y soumettre.

J’ai constaté qu’après avoir été initiés à la pratique de la critique saine des prédications, les hommes écoutent parfois plus attentivement les prédications, de sorte qu’ils sont prêts à donner leur critique lors de l’examen du culte. Parfois, cette attention peut se faire au détriment de l’obligation de s’asseoir sous la Parole de Dieu pour s’en nourrir et s’y soumettre. C’est pourquoi nous avons commencé à conclure notre temps d’examen du culte en faisant le tour de la salle et en partageant la façon dont nous avons été personnellement touchés par la prédication de la Parole, et comment nous voulons que nos vies soient différentes à la suite de ce qui a été prêché. Se nourrir de la Parole de Dieu, et non pas critiquer la prédication de celle-ci, devrait toujours être la priorité dans nos églises. La vie chrétienne n’est pas un simple exercice intellectuel, mais un exercice de soumission à la Parole de Dieu.

  1. Ne prêchez pas en vue de l’examen du culte.

L’examen du culte m’a aidé dans la préparation de mes prédications, mais il m’a aussi fait connaître de nouvelles tentations. En écrivant ma prédication, je me rends souvent compte si quelque chose dans ma prédication sera critiqué lors de l’examen du culte. Je peux également prévoir si une chose que je prêche recevra des éloges particuliers lors de l’examen du culte. Nous ne devons pas céder à l’envie d’éviter de prêcher quelque chose simplement parce que nous allons être critiqués. De même, nous ne devons pas chercher à mettre l’accent sur quelque chose dans une prédication afin de recevoir des éloges de la part des hommes.

En tant que prédicateurs, nous ne sommes pas d’abord les serviteurs de nos propres congrégations, nous sommes les serviteurs de Dieu. Nous devons être au service de Dieu par-dessus tout si nous voulons être au service de son peuple. Cela signifie souvent que nous devons dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre.

Nous devons également nous rappeler que les personnes qui viennent à l’examen du culte ne sont pas un reflet exhaustif de la congrégation. Certains des hommes de l’examen du culte apprécieraient peut-être que je consacre plus de temps dans ma prédication à une question de critique textuelle dans Matthieu 18.15 (c’est-à-dire, est-ce que « contre toi » se trouve dans le texte à l’origine ?). Cependant, passer beaucoup de temps sur cette question ne serait pas utile pour ma congrégation. Je ne prêche pas aux hommes de l’examen du culte, je prêche à toute l’église.

  1. Ne manquez pas de reconnaître les aspects intangibles de la prédication.

Le fait de prêcher n’est pas simplement un événement naturel. C’est surnaturel parce que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre d’une manière qui n’est pas toujours quantifiable. Lorsque nous avons l’habitude de critiquer les prédications, nous ne devons pas considérer la prédication comme un simple acte naturel d’un seul homme. Il y a des choses qui se passent (ou ne se passent pas) pendant que nous prêchons et qui sont hors de portée de toute critique ou encouragement utile.

 


Cet article a été traduit par Timothée Davi.

Cet article a été traduit et publié à l’origine par Revenir à l’Évangile, un ministère situé au Québec. Rendez-vous sur leur site Web pour trouver des ressources similaires.